Plénière du Forum International sur la cybersécurité (FIC) de janvier 2018
Et si les Etats menaçaient la sécurité et la stabilité du cyberespace par leurs menées belliqueuses et le jeu de poker menteur auquel ils se livrent depuis des années dans cet espace ? Après l’échec du dernier round de négociations sur la gouvernance du cyberespace à l’ONU, la question mérite d’être posée. Ce constat est tout cas le point de départ des différentes initiatives lancées par les géants du numérique, qu’il s’agisse de Microsoft avec son projet de Convention de Genève du numérique, ou de Google avec une initiative visant à simplifier les réquisitions judiciaires internationales à l’ère du « cloud computing », quitte à cour-circuiter les traités existants. Autant de propositions qui témoignent du rôle qu’entendent jouer les GAFAM aujourd’hui, et peut-être les NATU ou les BATX demain, dans la régulation de l’espace numérique. Signe de la puissance de ces entreprises, le Danemark vient de nommer un ambassadeur auprès des GAFAM. Quel rôle pour les entreprises du numérique en matière de cyber-diplomatie ? Quel équilibre trouver entre les standards et normes de comportement privés, qui s’imposent progressivement sur fond de mondialisation et de dérégulation, et l’ordre juridique traditionnel, qu’il s’agisse des droits nationaux et du droit international ? Comment réguler et pacifier le cyberespace ? Faut-il par exemple créer une agence internationale indépendante charger de constater les comportements « non responsables » et d’attribuer les attaques ?